une autre page de ma vie (passée) de marin...

Alors , je trouve que c'est trop calme par ici depuis deux jours, vous allez avoir droit à un de mes échecs culinaires...

Aujourdhui, on va changer de secteur, et relater un épisode de mes talents culinaires….
Ces talents ont fait ma réputation (bonne souvent, mais parfois très mauvaise ! ! !)
Donc çà devait etre autour des années 70, à cette époque je faisais partie d’une équipe partie tourner un film dans le Pacifique, east carolines , autrement appellé Micronésie….
Un Archipel de quantité d’iles plus ou moins grandes, que les japonais avaient occuppées pendant la guerre, ils en avaient fait une base fortifiée où , sur la fin du conflit, les amèricains avaient décidé de venger Pearl Harbour, et ils avaient coulés là plus d’une centaine de bâtiments Japonais, c’était la raison de notre séjour, filmer ces épaves sous marines…. J’étais responsable des prises de sons et de l’entretien du materiel électrique, et ce travail me laissait quelques loisirs, on me demandait donc assez souvent de faire la cuisine pour l’équipe de 14 personnes que nous étions…. Pas très facile parfois, dans ces conditions de vie en jungle tropicale, frigos à gaz, pas d’électricité, et pratiquement pas d’ustensiles de cuisine…. Mais j’improvisais, et, l’un dans l’autre, les affamés que j’avais à table ne se plaignaient pas trop…
Un jour, nous avons eu la surprise de voir arriver une barque avec quelques autochtones très typés, entre polynésiens, japonais, et très bronzés ! ! ! Grand étonnement quand ils nous dirent se nommer Nédelec ! ! ! puis ils nous expliquèrent que c’étaient nos voisins , dans l’ile proche, et qu’ils étaient descendants d’un Français nommé Nédelec, venu dans cette ile il y avait une centaine d’années, et qui avait fait souche ! ! ! Le Nedelec devait avoir une sacrée santé, pour avoir autant peuplé ce coin de foret vierge ! ! !
Mais l’objet de leur visite était nous inviter le dimanche suivant à manger dans leur ile…. Assez contents nous étions, et en plus une séquence « locale » serait très bien dans le film….
Nous avons été reçus comme des princes, un repas extraordinaire, façon polynésienne, avec des attentions constantes, les jeunes filles de la famille se tenaient derriere chaque invité et chassaient les mouches avec des feuilles de bananiers ! ! Un souvenir inoubliable ! !A la fin du repas, Philippe , notre chef d’équipe, me dit ; « on ne peut pas laisser cette invitation sans réponse, tu te débrouilleras pour leur faire un repas mémorable « et à la Française ! ! !
Dans l’enthousiasme général, j’ai accepté, et rendez vous fut pris pour le dimanche suivant, dans notre ile, cette fois !

J’avais vraiment « fignolés » les préparatifs, et nous avions pris la décision de leur préparer un plat « typiquement » Français, une daube de bœuf en l’occurrence. Du bœuf on pouvait en trouver sans trop de problemes, ainsi que des carottes, oignons, pour l’ail ,et le persil , un peu plus de mal, mais nous y sommes arrivés.le vin était un vin de moselle’trop doux mais boff ! ! !
Le premier piège était le Bœuf, on ne trouvait là bas que des morceaux pour beefsteacks, très tendres, trop, pour la destination, mais là encore on ferait avec…
Tout était ok jusqu’au fameux jour, on avait prévu d’aller les chercher sur leur ile avec notre Zodiac, question de les épater un peu ! ! !Mais le matin Pholippe décida de faire une plongée de la matinée… les voilà tous partis, et moi aux fourneaux, j’avais bien prévenu, soyez là à midi pile, puis vous allez les chercher, et à 13h , à table….
Causes toujours… ;
A midi le plat était extra, mais personne en vue, à 13h le plat commençait à perdre sa sauce, j’aurais dù le retirer si j’avais pu imaginer la suite, mais l’amateur n’a pas vu le piege, et j’ai laissé mijoter… à 14h voilà mes lascars qui s’amènent ! ! ! et fallut encore 1 h pour ramener les invités ! ! ! ils étaient tous venus, le chef, ses freres, ses sœurs, les femmes, et meme une nonne qui était assez haut placée dans la hierarchie familiale et qu’on avait sortie de son couvent pour la circonstance ! ! !
Mais le fameux plat « Français » n’était plus qu’une infâme bouillie couleur brulé/carottes en bouillie bronzée/ et l’odeur bien accordée à la couleur ! ! ! Personne n’a voulu croire que j’avais fait tout pour une réussite ! ! ! on m’a traité de toutes sortes de noms d’oiseaux ! ! ! et seuls les invités restaient très dignes, eux ! ! ! toutefois ils devaient en avoir un sacré morceau sur l’estomac, et ont pris pretexte de l’heure limite pour ramener la bonne sœur au couvent, pour quitter le terrain sans dommages….
On ne les a jamais revus ! ! ! !
J’ai trainé cette casserole très longtemps…..

Voilà, pour celle ci, la prochaine sera l’histoire du vieil homme et l’éléphant de mer…….
@+

Dommage que tout le mal que tu te soit donné ne t'ait servi qu'a recevoir des reproches.

Moi un coup comme ça la sanction tombe directe : plus de cuisine.

Oh çà , tu sais , il y a eu bien d'autres cas où mes efforts n'ont pas étés appréçiés, même s'ils étaient couronnés de succés... parfois le résultat est inattendu pour les spectateurs non initiés!
amitiés

MDRRRRRRRRRRRRRR

Si jamais tu devais m'inviter à dîner... te promets d'arriver à l'heure ou alors d'apporter le plat de consistance !

en y pensant ... un peu de purée et vlan ! voilà un hachis parmentier sauce baroque ... ni vu ni connu !

Ah ma pauvre! si tu savais! une certaine purée , préparée un soir de tempète dans le sAlpes, m'a valu "le Mérite de la patate d'or"... les copains , même s'ils m'aimaient bien , étaient sans pitié pour un cuisinier amateur, plein de bonne volonté!!!

KiWin a écrit:

Dommage que tout le mal que tu te soit donné ne t'ait servi qu'a recevoir des reproches.

Moi un coup comme ça la sanction tombe directe : plus de cuisine.

Je suis sûre que l'ami Polichinelle est devenu depuis cette époque un très bon cuistot.

Quand on tombe de cheval, il faut se remettre en selle !

Ramsès II a écrit:

Quand on tombe de cheval, il faut se remettre en selle !

Quoi ?? Ca c'est le genre de truc qui me rendent méchant. Je ne suis pas du genre rancunier mais me reprocher une faute que je n'ai pas commis pour l'auteur de la faute fait de moi un ennemi assuré et actif pour très longtemps.

Jamais je ne pardonnerais une chose pareille.

Je crois que tu n'as pas bien lu. A moins que ce ne soit moi.

Je voulais dire que quand on a fait une "erreur" comme celle de Polichinelle avec son plat raté, ce n'est pas une raison pour ne plus jamais faire la cuisine !

Il m'est arrivé de recevoir quelqu'un et de bavarder tellement longtemps que les pommes vapeur étaient cramées et la casserole aussi.

Heureusement, le reste n'était qu'à réchauffer et j'avais en réserve des croquettes de pommes de terre surgelées.

Le repas a dès lors été convenable.

KiWin a écrit:

Moi un coup comme ça la sanction tombe directe : plus de cuisine.

Alors là, tu as bien raison (ce qui ne veut pas dire que tu as tort ailleurs MDRRRRRRR)

mais après tout le mal que Polichinelle s'est donné, après s'être trouvé avec un son beau repas gâché à cause du retard des autres, et en plus recevoir leurs repproches :
ben à l'avenir, ils n'auraient eu qu'à apprendre à cuisiner eux mêmes ou bien se faire des sandwiches !

Faut quand même pas pousser !

Arf : ce n'est pas ma vie de marin et je vais dévier !

Régine ! Je crois que tout le monde ou presque a un truc comme ça dans ses placards.

Si je m'étais trouvée dans la situation de Polichinelle à ce moment, je ne sais pas ce que j'aurais fait mais me connaissant, j'aurais bien trouvé quelque chose pour me faire pardonner.

Dans cette histoire, j'admire l'attitude des invités ! Des gens très polis !

Polichinelle m'avait raconté cette histoire et je crois qu'en retour je lui en avais raconté une autre.

Voilà, il y a très longtemps, j'ai eu l'occasion d'aller à Düsseldorf avec mon compagnon maintenant défunt.

Bref, dans le cadre de la visite professionnelle qu'il faisait, nous nous sommes retrouvés à une conférence. On était dans le noir et il y avait projection de dias. Invités à manger après la conférence.

A un moment donné, quelqu'un a fait circuler des copies du menu et on devait choisir un plat principal.

Toujours dans la pénombre, je lis le menu et je vois "forelle" - comme je connaissais tout de même un minimum d'allemand, je savais que ça parlait de truites.

Donc, je coche "forelle" sur la feuille de commande.

La lumière rallumée, nous avons été dirigés vers le restaurant et placés à une table avec deux Allemands.

Quand j'ai vu arriver cette truite dans mon assiette, j'ai pensé défaillir : imaginez !

Une truite bouillie dans du vin rouge avec des petits oignons et du sucre !

Je vivrai jusqu'à cent ans sans avoir oublié !

Vous n'allez sans doute pas me croire mais par courtoisie envers nos hôtes, j'ai mangé la truite jusqu'au bout sans rien laisser d'autre que l'arrête et avec le sourire.

Après ça, la salade de concombres avec une mayonnaise sucrée m'a paru délicieuse. Et quand on a reçu un cocktail de fruits conservés dans de l'eau de vie, là c'était l'ouverture des portes du paradis.

Il faut reconnaître que les Allemands font des choses très agréables en matière de fruits conservés dans l'alcool.

Toujours à Düsseldorf - il faisait un temps de canicule comme maintenant à Bruxelles - nous avons mangé une superbe paëlla arrosée d'une non moins superbe bouteille de vieux porto.

Pour finir l'histoire : nous n'avions pas logé dans un hôtel mais dans un appartement loué à la journée par un propriétaire absent.

C'est là que j'ai en fait découvert le confort de la couette.

Au fait : nous étions des marins terrrestres !

Oui, nous avions loué , pour les besoins des déplacements en mer, un vieux "remorqueur" et son proprietaire , un nippo-canaque super sympa et imperturbable à tout ce que pouvaient faire ces "fadas" (traduction approximative de ce qui etait visible sans dictionnaire dans tous ses regards) qui descendaient au fond pour remonter sans rien de comestible... et nous l'avions équipé (le bateau) de leuilles de bananiers, ce qui lui donnait l'air d'une paillotte flottante... mais nous vivions en dehors des prises de vues , dans un bungalow pas trop inconfortable dans la foret vierge qui nous entourait ...Pas mal comme coin si ce n'avait été infesté de moustiques.. gros comme des canadairs, et bien mieux armés!!!
en plus , ces "predateurs " d 'hommes blancs de préférence n'avaient aucune pitié... Mais on en est revenu...
Plus tard, quand ma "daube "sera digérée, je vous conterai ma deuxiemme "gamelle culinaire" toujours dans le meme paradis... Pas mal non plus...

Ramsès II a écrit:

Je voulais dire que quand on a fait une "erreur" comme celle de Polichinelle avec son plat raté, ce n'est pas une raison pour ne plus jamais faire la cuisine !

Quelle erreur ? Plus de cuisine [pour ces gens là].

Ramsès II a écrit:

Si je m'étais trouvée dans la situation de Polichinelle à ce moment, je ne sais pas ce que j'aurais fait mais me connaissant, j'aurais bien trouvé quelque chose pour me faire pardonner.

Se faire pardonner de quoi ? Il n'y a rien à se faire pardonner. C'est plutôt le contraire.

Dsl mais je ne te suis pas bien : il avait invité des gens à manger et son plat était raté.

Donc, logiquement, il aurait dû trouver quelque chose pour faire passer ce plat.

Mais finalement, apparemment, rien n'est logique ! Enfin, quand on sort du monde du binaire.


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Ramsès II a écrit:

Dsl mais je ne te suis pas bien : il avait invité des gens à manger et son plat était raté.

Donc, logiquement, il aurait dû trouver quelque chose pour faire passer ce plat.

Trouver autre chose ds ces conditions...

Relis bien : le plat était raté pour avoir mijoté 2 heures de trop, à cause du retard des collègues de Polichinelle, qui après lui ont reproché que le plat était inmangeable...

Merci, j'ai besoin d'une nouvelle paire de lunettes.

Mais je suis enchanté que mes echecs vous fassent discuter... Il faut dire que si j'avais été un tout petit peu plus "pro", j'aurais mis mon plat de côté... élementaire... Mais pas toujours évident pour moi...
Alors , pour le cheval où il faut remonter, mon problême de chevaux c'est que je les consomme avec une grande vitesse, il m'n faut un derrière quand j'ai terminé celui qui est en service , et un devant pour quand je "freine"!!!

Mais les copains n'avaient pas beaucoup pitié du pauvre volontaire que j'étais , car toutes les occasions de rire étaient bonnes à prendre;... et que je n'etais pas toujours de trés bon poil moi-même , alors ils se vengeaient à l'occasion!

Voila , alors, et vous ? pas d'échecs à raconter?...
amitiés

ho oui !!!!!!!!

mon premier plat de légumes farcis !
aubergines, poivrons, tomates, courgettes, pommes de terre...
le tout soigneusement évidé, salé, poivré, et rempli d'une succulente farce et enfourné... mais hélas.... trop tard pour l'heure prévue du repas.
ce qui fait qu'au bout de quelques minutes : idée de génie :
pourquoi ne pas cuire à la cocotte minute !

sit^ot pensé... sitôt fait

ben, toute fraîche épousée, novice en la matière, le résultat n'a pas éé glorieux :
CRAME le tout ....

plus jamais utilisé de cocotte minute depuis !
le mijotage à petit feu y a rien de meilleur ... enfin... pas pour Polichinelle mais.... nul n'est parfait !

La cocotte minute n'est pas géniale pour les plats qui doivent être mijotés !

J'avais une gazinière avec un bec mijoteur. Là, c'est chouette parce que si on prend soin de mettre assez de liquide, pas de souci que ça crame. Le gaz s'éteind tout seul au bout du temps de programmation.

Malheureusement, l'appareil était déjà vieux quand ma mère me l'a donné et maintenant, il est hors d'usage.

Hélas, je ne trouve plus d'appareil de ce type. Le micro-ondes a tué tout ça.

Pour ce qui en est de mes échecs culinaires, je n'y ai pas survecu. J'ai baissé les bras depuis longtemps... Et puis de toutes façons j'ai relégé l'alimentation au rang du strict besoin vital.

Arf ! Le bien manger et le bien boire font partie des plaisirs de la vie.

En tout cas dans les pays nantis. Encore que partout, on se débrouille avec ce qu'on a.

Ah, je ne suis pas bien sùr que tu aies raison, il n'y a pas que les pays "nantis" où on aime bien manger et bien boire... Et je pense qu'au contraire les pays "pauvres" développent une sorte de génie regional pour les plats succulents malgré de faibles moyens financiers...
Au Portugal , la morue sous toutes ses formes est un délice, au Maroc la Tadjine ,le couscous, en Grêce la moussaka, etc... et chez nous , les plats comme la Daube, les gratins, etc...
Ils sont tous au depart pour des budgets modestes, puis , en etant "exportés" vers les pays "nantis", se sont sophistiqués , les matieres de base ont évolué en prix , voir la morue, plat populaire et bon marché il y a un siecle , qui est un poisson de luxe aujourdhui...
Mais cette cuisine "traditionnelle" bon marché etait un signe des plaisirs que le petit peuple s'offraient pour supporter les dures conditions de la vie...
Je pense que c'est trés bien ainsi , et n'oublions pas ce genie de la "^poesie populaire" comme les ballades, les chants et danses populaires et traditionalistes, la litterature regionale;;;; ETC;;;

Une chose me paraît frappante en tut cas : dans les pays pauvres, les gens ont souvent une joie de vivre qu'on ne retrouve pas dans les pays riches.

Après tout, ne dit-on pas que l'homme heureux n'a pas de chemise ?

Je ne sais pas si on peut appeler çà , "joie de vivre" mais je pense que parfois leur vie est si dure, que les plaisirs les plus simples sont pris comme des aubaines, et appréçiés à la valeur de ce qu'ils permettent de masquer les autres chienneries de cette vie....
Pas trés clair tout çà, hein?
C'est vrai que les grands eclats de rire, les danses de joie, et autres manifestations exuberantes de la joie, sont plus fréquentes dans les coins les plus pauvres de ce foutu monde....que dans nos pays bien sophistiqués, bien collets monté"...

Difficile de savoir en effet si c'est de la joie de vivre.

Mais quand je pense que parfois, un simple oeuf à la coq 'ou à la coque si on veut) avec des "mouillettes" de pain me paraît être un vrai festin, j'imagine ...